La trentaine d'Etats africains, dont la Mauritanie, le Sénégal et le Mali, ont ainsi donné leur aval à la politique européenne de migration pour endiguer, réduire voire stopper les flux migratoires en direction de l'Europe qui en fait les gardiens de l'Europe en échange d'une aide au développement. De ce fait, de nombreux migrants, internationaux comme saisonniers sont refoulés non pas forcément vers leur lieu d'origine mais de facto vers leur lieu de provenance qui est, dans l'espace qui nous concerne ici, la Mauritanie, pays sahélien qui fait dorénavant partie de la nouvelle ceinture des pays de transit.
Sahara-Sahel, frontière de plus en plus poreuse entre l'Afrique et l'Europe. Ce n'est pas seulement une zone de transit, mais une région habitée par des hommes.
L'investissement effectué au Sénégal par les migrants sénégalais installés en Allemagne est lié à leur retour, ou tout au moins à des séjours prolongés dans le pays. Dans cette étude, l'auteur analyse le thème du retour (à partir de quand peut-on parler de retour ?, un retour toujours retardé) et les stratégies mises en place selon qu'il s'agisse de retour ou de retour virtuel (investissement immobilier, communautaire ou individuel). Finalement, il étudie les handicaps pour investir au Sénégal et l'évolution des migrants sénégalais vers l'acceptation du statut "d'entre deux", établissant un pont entre l'Allemagne et le Sénégal.
Dans cet ouvrage, l'auteur retrace la migration sénégalaise au XXe siècle et son arrivée relativement récente en Allemagne, en se penchant plus particulièrement sur le groupe des commerçants, des hommes d'affaires et des opérateurs économiques. L'objet de la publication sont les Sénégalais en Allemagne entre l'organisation qu'ils déploient pour y vivre, y travailler et y légaliser leur présence, et simultanément leur objectif de retour, ce désir qui les tenaille et se transforme avec le temps en un "mythe du retour".